Dans le paysage informatique moderne, le Cloud Computing est loué comme une symphonie de flexibilité, d’évolutivité et d’efficacité opérationnelle.
Il charme par son raffinement, sa promesse opérationnelle et sa capacité à délivrer une mélodie fluide et adaptée au monde numérique en constante évolution.
Le Cloud est comme Gainsbarre, il nous cache sa facette controversée et provocatrice.
Les DSI sont face à un dilemme : le Cloud est-il le doux mélodiste promettant d’accéder au nirvana technologique ou le rockeur imprévisible et immaitrisable qui pourrait causer des discordances inattendues ?
Les promesses du Cloud semblent trop belles pour être vraies : des coûts réduits, une infrastructure « up to date », et une accessibilité mondiale.
Pourtant, comme dans les paroles cryptiques de Gainsbourg, il est nécessaire de déceler les nuances cachées.
Les coûts peuvent s’avérer imprévisibles et immaitrisables, la sécurité et la conformité sont des préoccupations complexes, sans parler du processus de migration vers le cloud qui peut être une épopée en soi !
Encore récemment, 12% d’augmentation en moyenne cette année, le tout justifié par des explications parfois tirées par les « cheveux ».
Le Cloud nous montre désormais ses deux visages : l’un étant séduisant et l’autre inquiétant.
Ainsi, tout comme les débats passionnés sur les deux visages de Gainsbourg, les DSI se retrouvent à jongler entre l’aspect séduisant du Cloud et les potentiels obstacles cachés.
Comprendre les avantages et inconvénients du Cloud est essentiel pour distinguer la mélodie de la cacophonie.
Avantages du Cloud Computing :
- Maîtrise des coûts : Le Cloud, moins cher que l’infrastructure sur site, permet une transition de CAPEX à OPEX, favorisant une économie, en façade, substantielle.
- Scalabilité et Flexibilité : Avec une capacité d’adaptation aux besoins et la rapidité de mise en œuvre des machines virtuelles et de ses environnements, le Cloud offre une gestion souple et agile des ressources.
- Accessibilité : Grâce au Cloud, les données et applications deviennent accessibles partout et à tout moment.
- Maintenance simplifiée : Les mises à jour et maintenances sont gérées par le fournisseur, allégeant la charge des équipes en charge des infrastructures (mais pas celle des équipes orientées outils métier).
- Mise en service accélérée : Le Cloud assure un déploiement rapide des services, parfois en quelques minutes.
- Intégration : La polyvalence du Cloud réside aussi dans son intégration facilitée avec divers services ou applications.
- Durable : En utilisant le Cloud, la réduction de l’empreinte carbone est une avancée écologique notable du fait que les fournisseurs de ces services en fassent aussi une priorité, une obligation.
Inconvénients du Cloud Computing :
- Complexité de la migration : La transition vers le Cloud requiert des investissements, du temps, des ressources pour éviter les embûches. Il conviendra également de « rearchitecturer » vos applications pour être « Cloud Ready » pour tirer les bénéfices de ce modèle.
- Coûts imprévisibles (ou mal évalués) : La flexibilité du Cloud peut parfois conduire à des dépenses imprévues, surpassant les estimations initiales (Ex : transfert des données, utilisation des ressources, mise à jour logicielle, gestion des sauvegardes). Une gestion et des outils FinOps sont cruciaux pour piloter efficacement les dépenses.
- Les renégociations contractuelles : Les renégociations contractuelles sont souvent délicates et malheureusement, sans surprise, à la hausse. Tous les fournisseurs savent jouer leur « Pricing Power », c’est-à-dire leur capacité à augmenter ses prix sans altérer ses ventes. La justification consiste à rassurer : « Ça augmente mais, en contrepartie, vous avez accès à plus de services », dont on n’a généralement pas besoin !
- Dépendance vis-à-vis du fournisseur : La dépendances au fournisseur de ces services et à l’eco-système est réelle tout comme Les problématiques liées à la fourniture du service et aux ressources informatiques qui y sont rattachées. La DSI n’a donc plus la main pour apporter des modifications techniques pour couvrir l’ensemble des besoins utilisateurs.
- Le support : Les helpdesks externes manquent de familiarité avec les besoins spécifiques d’une entreprise pouvant entraîner des délais de résolution inappropriés. La multiplicité des services Cloud peut également complexifier la gestion des incidents, contrairement à un helpdesk interne réactif et aguerri à ses applications Métier.
- Sécurité : Bien que le Cloud offre des mesures sécuritaires, externaliser les données augmente intrinsèquement certains risques. La certification ISO/IEC security management d’un service de Cloud public est bien sûre utile et constitue une assurance contre le risque. Cependant elle ne constitue en aucun cas un rempart fiable et sûr à 100% car contre les risques cyber. Contrairement au Cloud privé internalisé, le Cloud public ne permet pas de fournir un service identique aux référentiels et pratiques de sécurité internes puisque par nature, le service fournit est le même pour tous
- Conformité : Assurer la conformité réglementaire du fournisseur est un défi, d’autant plus que la localisation des serveurs peut avoir un impact juridique majeur sur la gestion des données privées.
- Performances et disponibilité : Les incidents, les latences, dues à des centres de données éloignés, peuvent impacter l’efficacité du Cloud. La couverture mondiale n’est pas un adage non plus ! Pour se prémunir de telles mésaventures, on pourra essayer dans la phase de contractualisation d’intégrer les indemnités et/ou réparations logicielles/matérielles prévues en cas de défaillance. Encore un fois pointe une négociation difficile, celle du pot de fer contre le port de terre.
- Perte de compétences et d’expertises : En externalisant abusivement vers le Cloud, les entreprises peuvent perdre des connaissances techniques et opérationnelles spécifiques au métier de la production et de l’exploitation des infrastructures. Dans ce cas, le retour arrière vers une infrastructure internalisée sera plus plus complexe. A l’inverse, manager ce type de plateformes nécessite de nouvelles compétences au sein de vos équipes.
En naviguant dans les méandres des avantages et inconvénients du Cloud Computing, on pourrait entendre les mélodies de Gainsbourg en arrière-plan, nous rappelant que chaque décision est un équilibre entre l’élégance de la solution et les nuances de la réalité.
Cette dualité entre promesses et réalités sous-tend la nécessité d’une réflexion et d’une stratégie réfléchie et pesée.
Il est certainement préférable de considérer le recours au Cloud comme une option parmi d’autres de sa stratégie d’externalisation (applications, infrastructures matérielles…).
Pour éviter d’éventuelles désillusions en termes de performance, disponibilité et respect contractuel du service fourni, autant donc commencer sur des applications non critiques et/ou sur des périmètres fonctionnels restreints.
L’hybridation et le multi cloud sont également des solutions pour limiter les risques et la perte totale du « contrôle ».
Pour finir, la sage décision serait d’y aller avec précaution en choisissant un refrain mélodieux et audible.
Après tout, n’est-ce pas le dilemme constant du DSI que d’élaborer des mélodies technologiques ?!